La recharge artificielle sur le bassin Seine-Normandie

Sur le bassin Seine-Normandie, huit projets ont été recensés dans le cadre du projet BRGM/ONEMA « Recharge artificielle des eaux souterraines : états de l’art et perspectives » (RP-61821-FR)

Tableau descriptifs des 8 projets de recharge active (BRGM)

Exemples de recharge artificielle sur le bassin Seine-Normandie

Réalimentation artificielle de nappe

Croissy-sur-Seine est le site le plus ancien et le plus important en France de réalimentation de nappe. Il a été mis en service en 1959 pour permettre une sur-exploitation de la nappe de la craie   dans la boucle de Croissy. Ce site est l’un des plus importants au monde. L’eau de réalimentation artificielle provient directement de la Seine, est traitée par microfiltration, coagulation, décantation et filtration sur sable   (DETAY, 1997), et est ensuite introduite dans le sous-sol et dans la nappe de la craie   par le biais de bassins d’infiltration. Parallèlement et en plus de la réalimentation artificielle, une réalimentation induite de la Seine est également activée sous l’effet des pompages dans la nappe.

Le dispositif comprend une quarantaine de forages à grands débits et neuf bassins d’infiltration spécialement aménagés. L’infiltration moyenne par le biais de ces bassins est d’environ 2 millions de mètres cubes par an. Suivant les années, elles représentent 20 à 60 % du volume exploité.

Ce dispositif important et complexe a fait l’objet d’une modélisation mathématique fine et d’un calcul économique optimal dans le but d’optimiser le fonctionnement de l’ensemble de l’hydro-système (réalimentation artificielle inclue) et de minimiser les coûts d’exploitation (PENNEQUIN, 1991 et PENNEQUIN et al. 2003)

Pour plus d’information, vous pouvez consulter le rapport BRGM « Réalimentation artificielle des aquifères en France. Une synthèse. » (BRGM/RP-55063-FR), 2008

Régulation du débit   des rivières

  • Bassin de l’Oise : un système de protection contre les inondations et de soutien aux étiages est en place dans ce bassin. Dans le cas présent, l’eau de l’Oise est prélevée en période de crue   et est distribuée dans une série de bassins d’infiltration après avoir subi un traitement sommaire. Cette eau introduite dans la nappe en augmente ainsi le potentiel et contribue par ailleurs à écrêter les crues. Lors des périodes d’étiage, lorsque les besoins en eau sont plus importants, on récupère ainsi par pompage un volume d’eau équivalent à celui qui avait été introduit artificiellement dans la nappe (DETAY, 1997).
  • Vallée de la Marne   : le réservoir de Der est utilisé, entre autres, pour soutenir les débits d’étiage de la Marne   . Cependant, la nappe alluviale est en relation étroite avec le fleuve et les nappes de plateaux ; elle est ainsi en capacité d’absorber ces lâchers d’eau en les détournant de leur objectif initial de soutien d’étiage de la rivière. La gestion active, dans ce cas, a consisté à prendre en compte ce fonctionnement du système, en utilisant l’état des nappes pour décider ou non des lâchers d’eau.

Préservation de la ressource en eau pour de l’AEP future

Le projet de la Bassée consiste à prélever de l’eau dans la Seine pendant les crues de l’Yonne et à la stocker dans des casiers. A la Bassée, l’eau de la Seine est de bonne qualité, en tous cas assez pour être classée en masse d’eau naturelle malgré la navigation qui l’affecte. Les deux objectifs principaux du projet sont de réduire à terme l’aléa inondation et de restaurer la zone humide   exceptionnelle de la plaine alluviale de la Bassée.

Ce projet concerne également directement la masse d’eau souterraine de la Bassée qui constitue une ressource d’eau potable stratégique pour la production d’eau potable de la région et de l’agglomération parisienne, d’une part, de par son importance et sa qualité et, d’autre part, face à dégradation d’autres ressources. Néanmoins, la nature alluviale de la nappe la rend vulnérable aux pollutions ponctuelles et accidentelles : une dégradation de sa qualité a en effet été constatée depuis une dizaine d’années, principalement liée aux nitrates et aux pesticides, suite à l’intensification de l’agriculture dans la vallée.
C’est un projet de grande ampleur : les prélèvements en eau souterraine autorisés prévus sont de 600 000 m3/j.

Principes de fonctionnement des bassins de la Bassée (EPTB Seine Grands Lacs)

Pour en savoir plus : Bibliographie du SIGES

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Gestion active des ressources en eau et réalimentation artificielle