Description pédologique

La nature de la formation de surface conditionne l’occupation du sol et donc la pression de surface. Sur des sols riches l’agriculture intensive prédomine ; son corollaire réside dans un risque important de voir apparaître sur les masses d’eau sous-jacentes des pollutions diffuses ainsi que des prélèvements importants. Des sols moins riches seront, en principe, plus favorables au maintien d’activités moins « impactantes » pour l’aquifère   (forêt, prairie). Différents types de sols sont présents sur la couverture pédologique observée sur le district : podzols, sols podzoliques, sols ocres–podzoliques, sols lessivés, sols bruns lessivés, sols bruns acides, sols bruns eutrophes, sols bruns calcaires, rendzines typiques, rendzines rouges, sols de tourbières, sols d’alluvions   fluviatiles, sols d’alluvions   marines, sols de dunes, sols humo-cendreux et lithosols ; ainsi que des associations de sols caractéristiques (sols podzoliques et sols lessivés, sols ocres-podzoliques et sols bruns acides, sols lessivés et sols bruns eutrophes, sols bruns lessivés et sols bruns acides, sols bruns calcaires et rendzines rouges). Des caractères d’hydromorphie (sur certaines zones alluviales, la Bassée en particulier masse d’eau 3006) et de salinité (en littoral, masse d’eau 3504) se surimposent également à cette typologie des sols.

La majeure partie du territoire est cependant occupée par des sols bruns et des rendzines.

  • Les sols bruns sont des sols riches et profonds (1 à 10 mètres) qui permettent, en théorie, une protection efficace de la masse d’eau :
    • Les sols bruns lessivés occupent la partie ouest du district, depuis la pointe de Caux jusqu’à la Brie. Il s’agit de limons éoliens, légèrement argileux déposés au cours du Quaternaire par les vents dominants venant du nord-ouest. Ils sont donc plus particulièrement accumulés dans les cuvettes et au pied des coteaux orientés nord-ouest ; leur épaisseur est décroissante depuis le nord ouest vers l’est du district. On observe souvent un horizon enrichi en argile   vers 60 cm de profondeur ; cet horizon semi-perméable provoque, en période de pluies intenses, des lentilles de nappes d’eau perchées temporaires. Afin que ces zones hydromorphes n’affectent pas le rendement des régions de grande culture, la profession agricole a souvent recours au drainage des parcelles. Si ces installations permettent de s’affranchir des excès d’eau, elles conduisent en revanche à la concentration des produits agricoles polluants (nitrates et phytosanitaires). Les régions pourvues de cette couverture limoneuse riche sont essentiellement orientées vers l’agriculture intensive (exemple : la Beauce ; ils ont valu à la pointe de Caux le nom de « Petite Ukraine ») ;
    • Les sols bruns acides, eutrophes et calcaires, d’épaisseur moindre sont quant à eux observés à la périphérie est du district et en Basse Normandie dans les zones où les masses d’eau rencontrées correspondent aux formations du Crétacé inférieur, du Jurassique et du socle. La nature du matériau de base conditionne par pédogénèse les caractéristiques acides, eutrophes ou calcaires de ces sols. Sur une zone de socle (Morvan, Cotentin, Bocage Normand) les sols seront acides, avec une occupation des sols essentiellement bocagère et forestière tandis qu’ils seront calcaires sous formations sédimentaires carbonatées ;
  • Les rendzines correspondent à des sols peu développés et par conséquent peu exploités, si ce n’est pour des cultures présentant des exigences faibles vis à vis de la qualité du substrat. Ces formations, essentiellement rencontrées sur des pentes sont dotées d’une faible capacité d’infiltration. Elles procurent par conséquent peu de protection à la masse d’eau sous- jacente et génèrent des ruissellements importants ce qui explique qu’on les retrouve souvent accumulées au pied des coteaux. Ces « sols sur cailloux » observés dans la région Champagne sont exploités à des fins vinicoles.
Pedologie du bassin Seine-Normandie (AESN, 1974)

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