Normandie (ex-Haute-Normandie)

Le territoire de Haute-Normandie constitue l’extension occidentale du Bassin Parisien. Ce territoire, qui peut à première vue paraitre monotone d’un point de vue géologique, recèle une diversité et une complexité hydrogéologique certaine.

Liste des articles concernant le territoire de Haute-Normandie : voir le plan hiérarchique de Normandie (ex-Haute-Normandie).

Sommaire de l’article :

  1. Présentation
  2. Une répartition de la pluviométrie très contrastée sur le territoire
  3. Relief
  4. Une faible densité du réseau hydrographique
  5. Le prolongement septentrional du Bassin Parisien
  6. Principaux aquifères

Présentation

Plutôt densément peuplée, la Haute-Normandie rassemble, en 2013, 1 848 000 habitants (3% de la population nationale) dans ses deux départements, dont deux tiers dans celui de la Seine-Maritime.
La population se concentre plutôt dans des petites communes et seuls 39,6% des habitants vivent dans des communes de 10 000 habitants et plus, contre 48,1% en moyenne en France métropolitaine. Hormis Rouen, seules cinq agglomérations dépassent les 50 000 habitants : agglomération/communautés de communes du Havre, d’Évreux, de Caux-Vallée de Seine, de Seine-Eure et des Portes de l’Eure.

Un territoire industriel

Située sur la partie aval de la Seine jusqu’à son estuaire, la Haute-Normandie ouvre le Bassin Parisien sur l’international en le reliant par le fleuve à la Manche, autoroute maritime du commerce. Les deux grands ports maritimes du Havre et de Rouen se situent respectivement au 2e et 5e rang national. Le relief et l’hydrographie ont favorisé au XIXe siècle la création d’industries textiles et de papeteries. Plusieurs raffineries se sont implantées entre Rouen et Le Havre avant la dernière guerre. Un pôle pétrochimique considérable s’est ainsi développé autour de cet axe et réalise un tiers de la production nationale de produits raffinés en 2011. Dans les années 1960, l’industrie automobile s’est implantée. Enfin, dans les années 1980, deux centrales nucléaires ont été construites, Paluel et Penly, produisant un dixième de l’électricité française.
L’économie haut-normande montre toujours une forte spécialisation industrielle de l’activité. Les filières historiques sont encore bien présentes (pétrochimie et chimie, automobile) mais la Haute-Normandie a développé d’autres filières à forte valeur ajoutée (énergie, pharmacie, aéronautique, électronique).

Une tradition agricole

L’agriculture occupe 65% du territoire haut-normand. La Haute-Normandie est donc un territoire très agricole, mais, avec 12 % des sols dédiés à l’habitat, aux autres activités économiques et au transport, elle est aussi très urbanisée. C’est une artificialisation déjà ancienne et si la consommation de terres agricoles y est aujourd’hui un peu moins forte qu’au niveau national, l’agriculture n’en a pas moins perdu 19 500 ha entre 2000 et 2010, des prairies pour l’essentiel.
La Haute-Normandie est un territoire de grandes cultures et d’élevage bovin, avec trois orientations productives principales : les grandes cultures, la polyculture-polyélevage et l’élevage laitier spécialisé.

Une répartition de la pluviométrie très contrastée sur le territoire

La Haute-Normandie connaît un climat tempéré océanique à influences continentales plus ou moins sensibles à l’intérieur des terres. Maritime humide avec des variations thermiques faibles le long de la côte, le temps devient plus sec et continental au sud-est du territoire, faisant ressembler cette partie du territoire aux grandes plaines d’Ile-de-France.
D’un point de vue temporel, les pluies sont assez bien réparties sur toute l’année.
D’un point de vue spatial, les précipitations   moyennes sont assez contrastées entre la Seine-Maritime au Nord et le département de l’Eure au Sud. Les normales de précipitations   1981-2010 varient, sur la Haute-Normandie, entre 503 mm dans le secteur de Jouy-sur-Eure (dtp 27) et 1110 mm à Goderville (dpt 76).

Carte des précipitations en Haute-Normandie (AURELHY, MétéoFrance)

Le secteur le plus arrosé est situé à l’Ouest de la Seine-Maritime sur le Pays de Caux vers Goderville et le secteur le moins arrosé est localisé au Sud-Est de l’Eure.
Les précipitations   efficaces moyennes interannuelles suivent la même répartition géographique et évoluent entre 100 et 400 mm.
En général, la période de recharge des aquifères s’étend de novembre à mars et celle de la vidange d’avril à octobre.

Relief

Son relief est pour l’essentiel façonné dans les terrains crayeux du Crétacé supérieur. Il en résulte une morphologie d’ensemble relativement uniforme, de plateaux faiblement ondulés, incisés par des vallées parfois relativement encaissées. L’altitude de ces plateaux est généralement comprise entre 100 et 150 mètres NGF à l’exception du Pays de Caux (170 m) et du perche /pays d’ouche où elle s’élève jusqu’à 250 mètres puis descend lentement vers la Seine au Nord où l’altitude n’est plus qu’à quelques mètres au-dessus du 0 NGF.

Une mosaïque de régions naturelles ou « pays », se juxtaposent, du nord au sud de la Seine :

  • Au nord de la Seine : le pays de Caux,le pays de Bray et le Vexin normand / Pays de Lyons,
  • Au Sud de la Seine : le Roumois, le Lieuvin, le Pays d’Ouche, le Plateau de Madrie, le Plateau du Neubourg et le Plateau de Saint-André.
Pays et paysage de Haute Normandie (AREHN)

Le contexte particulier du Pays de Bray donne naissance à un paysage bocager typique, au relief ondulé et au couvert végétal varié. Le Pays de Bray est une vaste échancrure, résultant d’un anticlinal faillé et érodé en son centre, d’environ 10 km et s’étendant sur 80 km dans les départements de l’Oise et de la Seine-Maritime. Les sols sont constitués par les sables et argiles du Crétacé inférieur (Turonien à Albien) et par les argiles et calcaires du Jurassique (calcaires du Portlandien).

Une faible densité du réseau hydrographique

La Haute-Normandie s’étend en grande partie sur de vastes plateaux crayeux affectés par des phénomènes karstiques. Une des caractéristiques des paysages karstiques est la faible proportion d’écoulements de surface (rivières). La densité linéaire de cours d’eau est en effet particulièrement faible (0,2 km/km2) comme le montre la carte du réseau hydrographique. Les eaux superficielles s’infiltrent donc préférentiellement dans le sous-sol. Certains bassins hydrologiques ne comptent pas de cours d’eau superficiels pérennes mais des vallées sèches.

Développement du réseau hydrographique en Haute Normandie (© SIGES)

Le réseau de rivière, modérément développé, est concentré sur un petit nombre de rivières principales. On distingue :

  • les cours d’eau côtiers situés sur les bassins versant Nord de la Seine-Maritime au nombre de 8 (Arques -et ses 3 affluents Varenne, Béthune Eaulne- ; Bresle ; Yères ; Scie ; Saâne ; Dun ; Veules et Valmont)
  • des affluents de la Seine que sont l’Andelle, l’Epte, le cailly, aubette , robec ; l’austreberthe, le Commerce et la Lézarde en rive droite et l’Eure (et ses 2 affluents Iton et Avre) et la Risle en rive gauche. Les affluents de la rive gauche de la Seine sont des rivières descendues du Perche dont les bassins versant sont très entendus.

Le prolongement septentrional du Bassin Parisien

La Haute-Normandie apparaît comme le prolongement occidental du Bassin Parisien.
Au sens géologique, le Bassin Parisien est une vaste cuvette centrée sur la région parisienne et constituée de couches sédimentaires accumulées au centre du bassin sur environ 3000 mètres au-dessus du socle hercynien. De façon schématique, le Bassin Parisien correspond à une série d’auréoles concentriques (à l’affleurement, terrains les plus récents au centre et les plus anciens à la périphérie) délimitées les unes des autres par des coteaux ou cuestas.
En Haute-Normandie, les formations présentes à l’affleurement sont du plus jeune au plus anciens :

  • les formations du Tertiaire présentes très localement à l’Est du territoire (plateau de madrie) et dans des poches résiduelles (comme dans le secteur de Varangéville-sur-mer)
  • la craie   du Séno-Turonien qui couvre la majeure partie du territoire haut-normandie,
  • les formations cénomaniennes, à l’extrême Sud du territoire,
  • les calcaires jurassiques présents dans la boutonnière de Bray et en rive gauche à Rouen.

Principaux aquifères

L’aquifère   de la craie   en Haute-Normandie constitue le principal aquifère   du territoiire. Il existe cependant plusieurs nappes ou groupes de nappes principaux en Haute-Normandie, qui sont par ordre d’importance décroissant selon leur productivité et leur exploitation :

  • la nappe de la craie   (nappe d’extension régionale ; principale réserve et principal régulateur des cours d’eau de surface  ),
  • la nappe des sables verts de l’albien (nappe libre en bordure du Pays de Bray et captive ailleurs),
  • les nappes locales et discontinues des sables et calcaires du Tertiaire (essentiellement présentes sur le plateau de Madrie, dans le bassin de l’Epte et en butte résiduelle ailleurs)
  • les nappes alluviales ( généralement soutenues par les rivières et drainant la nappe de la craie  ) ;
  • les nappes profondes (nappes du jurassiques : oxfordien, bajo-bathonien).

Ces nappes sont présentées sur la coupe ci-dessous.

Coupe hydrogéologique Est Ouest de la Haute Normandie (Atlas des eaux souterraines de la France – BRGM, 1966)

Pour plus d’information : télécharger la synthèse détaillée de Haute-Normandie

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