Géologie générale de l’aquifère
La Nappe de la Craie du Gâtinais se trouve à la limite nord-ouest du territoire de la Bourgogne. Elle appartient en réalité à un ensemble crayeux qui s’étend sous tout le Bassin Parisien. Dans la partie bourguignonne, la craie a un pendage faible, orienté vers le centre du Bassin Parisien (NNW) et la nappe est libre. Elle devient captive au niveau de la Cuesta d’Ile de France, où elle passe sous des formations argilo-sableuses du Tertiaire.
Les niveaux géologiques qui constituent cet aquifère appartiennent au Crétacé supérieur :
- le Turonien et le Sénonien sont des niveaux crayeux très perméables avec une forte porosité (jusqu’à 70%) et une épaisseur d’environ 320m.
- ces formations reposent sur le Cénomanien (Crétacé supérieur également) qui est constitué d’une alternance de craie dure et de marne . Ainsi, les marnes imperméables forment le mur de la nappe ; elles permettent de retenir l’eau au sein de la craie sus-jacente.
Écoulement au sein de l’aquifère : Une dominante karstique avec une réserve interstitielle
L’écoulement se fait principalement à travers des fissures et des galeries souterraines. C’est donc un aquifère à dominante karstique. En effet, la craie présente des caractéristiques favorables à l’élargissement des fissures et à la formation de boyaux. Dans le karst, l’écoulement est rapide (quelques km par jour). Ce karst est principalement développé dans les talwegs, tandis que sous les plateaux, le réseau de fractures étant faible, l’écoulement se fait plutôt à travers les pores de la craie . Par ailleurs, même dans les zones fracturées et bien karstifiées, lors des basses-eaux, les sources délivrent de l’eau qui provient de la porosité de la craie . En effet, en basses eaux le karst est dénoyé et seule l’eau qui se trouve dans les pores de la roche est drainées par le réseau de fractures et de boyaux.
L’écoulement global de l’eau dans cette nappe est gouverné par le pendage de la couche, plutôt que par les directions de fractures. Il se fait donc vers le NW. Toutefois, localement, l’écoulement est dévié de cette direction générale par des conduits karstiques orientés indépendamment des vallées et qui suivent quant à eux les zones de faiblesse de la roche.
Vulnérabilité
La Nappe de la Craie est un aquifère karstique. En hautes-eaux, l’essentiel de la circulation a lieu à travers des fissures, boyaux ou galeries souterraines. L’écoulement se fait donc rapidement et sur des distances importantes qui ne suivent pas forcément la topographie, mais plutôt les faiblesses locales de la craie ou le pendage des couches géologiques. En hautes-eaux, une liaison rapide et directe peut s’établir avec la surface, engendrant des risques de contamination.
En basses-eaux par contre, l’eau mobilisée est principalement une eau interstitielle (stockée dans la porosité intrinsèque de la craie ). Les écoulements rapides sont donc moins importants et les risques de pollution directe minorés.
L’aquifère de la Nappe de la Craie est donc un aquifère difficile à protéger dont la qualité est variable au cours des saisons. Ainsi, la diffusion d’une éventuelle contamination serait plus risquée en hautes-eaux qu’en basses-eaux.