Sources de la partie sédimentaire du bassin Seine-Normandie

Différents types de sources se retrouvent dans la partie sédimentaire du Bassin Seine-Normandie et proviennent des nombreuses nappes superficielles :

  1. Nappe de l’Oligocène
  2. Nappe de l’Eocène supérieur
  3. Nappe du Lutétien et de l’Yprésien
  4. Nappe de la craie de Bourgogne et du Gâtinais
  5. Nappe de la craie Champenoise
  6. Nappe de la craie Normande et Picarde
  7. Nappe des calcaires jurassiques de la Côte-des-Bars
  8. Nappe des calcaires jurassiques du Bessin

Nappe de l’Oligocène

Au niveau du plateau de Beauce, les fonds de vallées représentent des émergences naturelles de la nappe de Beauce. De nombreuses rivières drainent ces sources telles que la Conie, l’Aigre, la Juine, les Mauves ou encore l’Essonne (Mégnien, 1979). De nombreuses sources émergent en amont de la confluence entre la Juine et l’Essonne comme à Malesherbes où elles alimentent les cressonnières (Manivit, Desprez, 1979).

D’après Mégnien (1979), la répartition totale de ces sources en fonction du débit   est de :

  • 9% des sables de Fontainebleau
  • 14% des calcaires d’Etampes
  • 77% des calcaires de Brie

Au niveau des calcaires de Beauce de nombreuses sources se retrouvent dans la vallée de la Voise, le bassin de l’Essonne et le haut bassin du Fusain. Les sources sont surtout présentes au contact entre les calcaires d’Etampes et les sables de Fontainebleau dans les vallées de l’Orge et de la Voise (Mégnien, 1979).

Au niveau des sables de Fontainebleau, le contact entre les buttes oligocènes et les couches argileuses du Sannoisien permet par endroits, la formation de sources près d’Esternay (Weecksteen, BRGM, 1968). Aux environs de Paris, plusieurs sources se retrouvent près du Plessis-Robinson et autour du Mont Pagnotte à côté de Senlis (Diffre, 1968 et Blondeau, Cavelier et al., 1967).

Pour le calcaire   de Brie, les exsurgences de la nappe de l’Oligocène forment des sources aux environs de Paris à Belleville, Bagnolet, Montreuil, Fontenay-sous-Bois, Nogent-sur-Marne  , Romainville, Pantin et au Pré-Saint-Gervais (Diffre, 1968). A Houdan, les sources se retrouvent alimentées par des buttes de sables stampiennes au sommet des argiles vertes avec celles de Boissets et de Saint-Corentin ou au sommet des marnes vertes avec la source du Moulinet au pied du massif du bois de la Couarde (Turland, Villalard, Cavelier, 1977).

Source située à l’amont du bassin des Fontenils à Tavers (© THOMAS, 2012, ENS-LYON)

Nappe de l’Eocène supérieur

Au niveau du plateau de Brie, les sources concernent surtout les calcaires de Champigny. La plupart des exutoires de cette nappe se trouvent dans la basse vallée de l’Yerres, dans la Fosse de Melun et dans la région de Provins (Mégnien, 1979) :

  • Au niveau de l’Yerres, 4 groupes de sources émergent au pied des collines des calcaires de Champigny aux abords des villes de Combs-la-Ville et de Brunoy. Plus en amont, la source de la Villé, du Périgny et de Mandres sont visibles ainsi qu’à Brie-Comte-Robert (Mégnien, 1979 et Soyer, 1963)
  • Dans la région de Provins, les sources se situent surtout dans la vallée de la Voulzie, du Durteint et du Dragon :
    • La Voulzie regroupe 7 sources (les sources de Tête et du drain amont, les sources du Talus de la Petite Traconne, les sources dites du groupe A et C , la Vicomte (la plus importante), les sources de l’Auge, les Neufs et du Moulin rouge et celle du Bassin
    • le Durteint avec 4 sources (les Fontaines, Brocard, les Fonds Tenus et Saint-Martin)
    • le Dragon avec 4 sources (Vieux Moulin, des Gauthières, de Glatigny et des Pigeons) aux environs de Nangis (Mégnien, 1979 et Weecksteen, Marchand, 1967)

D’autres sources sont présentes au pied des cuestas tertiaires telles que celles de la Noxe aux environs d’Esternay, des Méances, de l’Auxence ou encore du Vernou plus bas dans le cours de la Seine (MEGNIEN, 1979 et WEECKSTEEN, BRGM, 1968).

Source du Dragon : Cette source fait partie du groupe qui a été capté dans la Voulzie près de Provins. Etat de la source pendant la période d’observation avant captage dans les Calcaires de Champigny.

Nappe du Lutétien et de l’Yprésien

Des sources sont recensées à l’exutoire des nappes du Lutétien et de l’Yprésien, aussi appelée nappe du Soissonnais.

Pour le Lutétien, des sources sont localisées à Paris dans le 13e arrondissement, à Vanves et à Issy-les-Moulineaux.

La nappe captive des sables yprésiens permet la formation de quelques sources à Auteuil, Passy et Nanterre car elle devient libre (Diffre, 1968). Dans la ville de Méru, des sources de déversement existent au contact Sparnacien-Cuisien et des sources d’émergence sont visibles dans les vallées de la Viosne et de l’Aubette (WYNS, 1979). A Senlis, les sources se remarquent au pied des versants des vallées de l’Oise et de l’Automne mais aussi dans le Vexin oriental (Hédouville) et sont d’autres exsurgences de la nappe du Soissonnais (Blondeau, Cavelier, Pfefer, Jovet, Pomerol, 1967 et Cavelier, Nickles, Pomerol, 1964).

Nappe de la Craie   de Bourgogne et du Gâtinais

Au niveau de la nappe de la Craie   de Bourgogne et du Gâtinais, les deux régions présentant le plus de sources sont celles de la vallée de la Vanne et du Loing-Lunain :

  • Les sources de la Vanne regroupent les sources hautes venant du Turonien moyen, les sources basses provenant du Sénonien et les sources des Cochepies. Ces sources sont exploitées par Eau de Paris pour alimenter la région parisienne en eau potable.
Bassin collecteur de l’aqueduc de la Vanne (Pavillon de captage de Cérilly – Yonne, 2013) (© BRGM - François Girault)
  • Pour les sources du Loing-Lunain, elles regroupent le groupe de sources de Nemours (sources de Chaintreauville et de la Joie), le groupe de Bourron (sources de Sel et des Bignon dans la plaine alluviale) et de la vallée du Lunain (sources de Saint-Thomas et de Coignet et la source de Villemer) (Mégnien, 1979).

Ces sources étant surtout des sources d’émergence, les sources de déversement se retrouvent au revers du Pays d’Othe et au niveau de la cuesta de Joigny-Toucy.

D’autres grosses sources sont présentes près d’Auxerre, dans les vallées de l’Ouanne et du Vrin et à l’amont du ru d’Ocre (St-Aubin Château-Neuf) (BRGM, Cerafer, 1970). A Montereau-Faut-Yonne, les émergences se font en fond de vallées avec les sources de Blennes, de Thoury-Ferrottes, de Champmerle et de la vallée de Dormelles, le long de l’Orvanne, la source du Bréau et la source d’Esmans (Neau, Turland, Vincent, 1973).

Nappe de la Craie   Champenoise

Au niveau de la nappe de la craie   Champenoise, de nombreuses sources de déversement se forment au contact entre la Craie   et le substratum autour des plateaux dans les vallées. Une vingtaine de sources est également présente dans la vallée de la Marne   (Castany, Mégnien, et al., 1974).

Nappe de la Craie   Normande et Picarde

En ce qui concerne la nappe de la Craie   Normande et Picarde, des sources d’émergence se retrouvent à Yport, Radicatel et à la Rançon (Houdonville). La source des Fontaines d’Yport est une source littorale se formant au pied des falaises situées aux embouchures de la Seine et de la Somme. Des sources artésiennes, sont aussi visibles quand la Craie   plonge sous les formations tertiaires dans la vallée de la Brèche et les Marais de Sacy. Des sources de déversement se forment au contact des Dièves dans les hautes vallées de l’Oise et de la Serre, la Thiérache et les régions de Guise et de Vervins mais aussi au contact des argiles de Gault dans le Pays de Bray et près d’Honfleur.
La nappe de la craie   en Haute-Normandie permet la formation des sources de l’Avre, du bassin de l’Andelle, issues de la craie   en basse vallée de l’Eure et de l’Iton (Castany, Mégnien, et al., 1974). Aux alentours de Gisors, une trentaine de sources d’émergence existent telles que les sources du Marais à Bernouville et la source du ruisseau de Gatnay à Notre-Dame-de-l’Isle mais aussi la Fontaine de Saint-Léger à Gerny, parfois artésienne   (Kuntz, Wyns, Panel et al., 1976).

Source de Grainville à Fécamp (© BRGM Haute-Normandie)

A noter : dans le cadre de l’inventaire régional du karst en Normanie (ex-Haute-Normandie), un inventaire des sources a été réalisé et des données de débits ont été compilées. Ces informations sont consultables et téléchargeables dans la rubrique consacrée au karst en Normandie (ex-Haute-Normandie).

Nappe des calcaires jurassiques de la Côte-des-Bars

Des sources sont issues de la nappe des calcaires jurassiques de la Côte-des-Bars. Les sources de déversement de l’aquifère   de base bajocien se retrouvent sur les hauteurs qui dominent la Terre-Plaine et ont une grande importance économique régionale.

D’autres sources de l’aquifère   multicouche moyen se retrouvent dans les vallées importantes comme celles de Cry-sur-Armançon, exsurgence de la Laignes ou dans celle de la Cure des eaux du Serein, de l’Yonne, du ru d’Andry, de la Seine, de l’Ouche, de l’Aube et de la Marne  , avec notamment la source de Druyes.

Enfin, au niveau de l’aquifère   portlandien, existent trois types de sources. Les premières sont des sources de déversement au toit des argiles kimméridgiennes. Les secondes, des sources d’émergence à l’aval des vallées sèches. Les dernières, des sources issues de fractures comme pour les sources de la faille de Villefargeau et de Quenne (Castany, Mégnien et al., 1974).

Nappe des calcaires jurassiques du Bessin

En Basse-Normandie, la nappe des calcaires jurassiques du Bessin possède plusieurs exsurgences. Au niveau de l’aquifère   inférieur bajocien, il existe deux sources importantes surtout en amont de Caen : la source du Bourbillon dans le lit de l’Orne et des Quatre Carabines dans celui de l’Odon. Pour l’aquifère   supérieur bathonien, la source la plus importante est celle du Vieux-Clocher à Bretteville-sur-Odon (Castany, Mégnien et al., 1974).

Pour en savoir plus : Bibliographie du SIGES

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