Définition
Selon la typologie de Corine Land Cover du Service d’observation et des statistiques (SOeS) du ministère chargé de l’environnement, l’occupation du sol caractérise la surface d’un bassin versant. Cette typologie distingue notamment 5 grands types d’occupation du sol :
- territoires urbanisés ;
- territoires agricoles ;
- forêts et milieux semi-naturels ;
- zones humides ;
- espaces aquatiques.
En Seine-Normandie, le district est marqué par une anthropisation relativement forte ce qui se traduit par une densité assez faible de forêts, une forte urbanisation autour de la région parisienne et une exploitation soutenue des terres par l’agriculture.
Caractérisation de l’occupation des sols en Seine-Normandie : lien avec les masses d’eau souterraine
Sur 80 % des masses d’eau, les forêts représentent moins de 25 % de la surface totale.
Sur le pourtour est du Bassin Parisien, les terres plus élevées en altitude (entre 200 et 500 mètres), situées sur les calcaires jurassiques, sont recouvertes par 35 % à 45 % de forêts. C’est le cas notamment sur le plateau du Barrois (MESO HG302 à HG307), dans les régions du Bassigny, du Chatillonnais (MESO HG309) et du Tonnerrois (MESO HG309 et HG310).
Plus au sud, les pentes du massif cristallin du Morvan (masse d’eau MESO HG501) constituent également de vastes espaces forestiers.
En amont de Paris (Beauce, Gâtinais, Brie, Plaine du Valois) ainsi qu’à l’aval (Pays de Caux et Roumois), le tissu urbain est diffus et relativement dense, couvrant plus de 5 % des masses d’eau. Toutefois, la répartition n’est pas homogène sur les masses d’eau, le tissu urbain et routier étant plus concentré aux alentours de l’agglomération parisienne alors qu’au sud de la Beauce ou du Gâtinais, l’agriculture domine. La région Paris-Mantois (MESO HG102), prolongée par la Seine-Moyenne (MESO HG001), est de toute évidence la plus densément peuplée et donc la plus artificialisée avec respectivement 23 et 21 % de la surface de ces masses d’eau urbanisée. Sur des deux mêmes masses d’eau, le poids de l’agriculture est le plus faible, les forêts couvrant en moyenne 27 % de la surface : les forêts les plus caractéristiques sont celles de Rambouillet, de St-Germain-en-Laye ou encore de Marly.
Les terrains tertiaires (Plateau du Soissonnais (MESO HG102), Plaine du Valois (MESO HG103), Plaine de France (MESO HG104), Brie (MESO HG105) et Beauce (MESO GG092) présentent un certain équilibre entre forêts (23 % en moyenne), terres agricoles (60 à 74 %), emblavées avec des céréales et des oléoprotéagineux, et zones urbaines (7 à 14 %).
Sur la couronne crétacée du Bassin Parisien, de la Picardie à la Champagne en passant par le Laonnais (MESO HG204 à HG208), l’agriculture a un poids non négligeable. Un grand nombre d’exploitations spécialisées en grandes cultures (pommes de terre, betteraves, céréales et oléoprotéagineux) sont concentrées dans ce secteur.
Contrairement au Morvan (MESO HG501) où les terrains plus élevés en altitude ( exemple : 902 mètre au Haut-Folin au sud de Château-Chinon) sont recouverts à 46 % par la forêt (forêt naturelle et pépinière notamment de sapins), les zones normandes de socle (MESO HG502 à HG507) sont à dominante agricole. Dans les bocages normands, cela concerne plus de 85 % de la surface des masses d’eau voire 95 % sur la zone de socle du bassin versant de la Sélune (masse d’eau 3504). Les exploitations de polyculture-élevage (bovin lait et viande) y dominent avec une part importante de la SAU laissée traditionnellement en herbe pour le pâturage et le fourrage des troupeaux : en 1988, dans le département de la Manche, la superficie toujours en herbe représentait 71 % de la SAU. Entre les recensements généraux agricoles de 1988 et 2000, on constate une tendance vers l’intensification de ces zones d’élevage : dans la Manche, il en résulte une forte diminution de la surface en herbe (moins 20 %) et un accroissement de 43 % de la surface en maïs.
Développée sur les calcaires jurassiques du Bajocien Bathonien (MESO HG308), la plaine de Caen se détache nettement de la zone de socle des bocages normands plus à l’ouest du fait de sa densité de population plus élevée et de l’orientation de son agriculture vers les grandes cultures (céréales et oléoprotéagineux principalement). Notons enfin qu’en Basse-Normandie, le découpage fin des masses d’eau permet de distinguer des zones de concentration urbaine le long des côtes de la Manche.
Les activités d’élevage sont principalement localisées à la périphérie du bassin : Basse-Normandie, Lieuvin (MESO HG212 et HG213), Roumois et Sud du Pays de Caux (masse d’eau HG202), Picardie verte, Vermandois (MESO HG206) et Morvan (MESO HG501). Toutefois l’élevage ne se limite pas strictement à ces régions : dans un grand nombre de cantons où les grandes cultures se sont nettement développées, l’élevage a été toutefois maintenu. C’est le cas par exemple dans le Pays de Caux, l’Argonne, la Champagne humide, sur le Plateau du Barrois ou le Plateau de Langres. Soulignons que cette évolution dans le Pays de Caux est problématique : la diminution de la surface en prairies conjuguée à l’implantation de cultures de printemps (lin, betteraves, etc.) a nettement fragilisé un milieu karstique sensible à l’érosion, au ruissellement (présence de sols limoneux battants) et aux infiltrations préférentielles (bétoires).
Parmi les autres occupations du sol, la présence de maraîchage-horticulture principalement localisé dans les zones péri-urbaines et sur les côtes normandes et de vigne en Champagne et Bourgogne :
- sur la craie du Crétacé et les marnes tertiaires (MESO HG103, HG105, HG016, HG208)
- dans l’Aube et le Chablisien sur les calcaires tithoniens, kimméridgiens et oxfordiens karstiques (MESO HG303, HG304, HG306 et HG307).
Étant donné l’hétérogénéité du sous-sol, la caractérisation de la perméabilité des formations de recouvrement à une échelle importante est un travail délicat qui passe nécessairement par des approximations. L’observation des grands traits pédologiques et géologiques du bassin donnent cependant une première approche.