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Gestion active des ressources en eau et réalimentation artificielle
La gestion active des ressources en eau consiste à accompagner, accélérer, forcer ou utiliser de manière plus efficace le fonctionnement naturel du cycle de l’eau.
Plusieurs formes de gestion active des ressources en eau peuvent exister : par exemple, alimenter artificiellement un aquifère avec des eaux de rivière en période de hautes eaux et ensuite récupérer cette eau lorsque les ressources deviennent insuffisantes (en été généralement) en est une des expressions. Dans ce cas particulier, par une action contrôlée et maitrisée, on cherche à répondre à une demande en eau, souvent temporaire, en période d’étiage, qu’il ne serait pas possible de satisfaire sinon par les voies strictement naturelles. Par contre l’application de ce principe exige une connaissance appropriée du fonctionnement de l’hydro-système et des contraintes environnementales et éco-systémiques, dans le sens où les impacts indésirables et non voulus doivent impérativement et préalablement être identifiés et maitrisés (il faut en effet éviter par exemple d’assécher une zone humide ).
Un autre exemple de gestion active des ressources en eau pourrait être la « sur-exploitation temporaire maitrisée » dans des zones de karsts profonds comme dans le sud de la France. L’idée ici est par exemple d’exploiter activement le réseau karstique en saison sèche de manière à pouvoir satisfaire la forte demande estivale en eau et quitte à faire baisser les niveaux au-delà de ce qui est généralement admis par les hydrogéologues et les règles en vigueur, pour ensuite les laisser se re-remplir avec l’arrivée des pluies d’automne (exemple les pluies cévenoles), ce qui a également comme avantage d’écrêter les crues grâce à l’eau pluviale absorbée par le sous-sol et les karsts en particulier. L’avantage est donc double : satisfaire la demande en eau importante de l’été et réduire fortement le risque ou la période de crue en automne. Par contre, dans ce cas aussi, il convient d’avoir une connaissance suffisante du fonctionnement de l’hydro-système pour éviter ou maitriser les éventuels impacts négatifs qui pourraient en résulter.
La recharge artificielle des nappes est la méthode de gestion active des eaux souterraines qui est la plus utilisée en France. Cette dernière est une pratique ancienne, mise en œuvre depuis le milieu du du XIXe siècle (voire avant mais à plus petite échelle), notamment au Maroc, en Arabie Saoudite, aux Pays-Bas et en France.
Dans le bassin Seine-Normandie, la gestion active des ressources en eau est pratiquée pour deux objectifs majeurs : l’alimentation de champs captants et la régulation des débits des cours d’eau. Elle peut aussi être utilisée comme complément de traitement des eaux de surface en faisant appel aux propriétés auto-épuratives du sous-sol, soit tout simplement en complément de traitement des eaux en profitant des mécanismes de dilution.